En cette fin d’année 2018, deux constats musicaux s’offrent à moi :
- Je n’ai jamais autant écouté de musique francophone que depuis que je n’habite plus en France
- J’ai redécouvert la discographie d’Arctic Monkeys et l’ai bingée comme jamais (en plus et à cause de deux lives), rattrapant au passage 11 ans de fangirling pour le groupe
Heureusement pour moi j’ai aussi découvert d’incroyables nouveaux albums qui ont rythmé mon année. Voici ci-dessous un top sans prétention griffonné (presque) à la va vite – et oui on est déjà le 30 décembre.
1. Hit Sale de Therapie Taxi
Pour moi l’album clairement l’album de 2018. Hit Sale, l’album et le titre, ont démonté cette profonde croyance ancrée en moi que la pop française était niaise et sirupeuse. Très loin d’être niais, Adé, Raf et Renaud ont débarqué dans mes oreilles fin février et ont été la soundtrack de mon année.
Est-ce que cet album est tombé dans les bonnes oreilles au bon moment ? Peut-être. En attendant, je n’ai pour l’instant croisé que des adeptes. Mais pour les airs pointus, pour les paroles qui frappent juste, pour les refrains dont on ne se lasse (vraiment) pas, pour les lives et les clips aussi sales que les hits : merci. Mes préférées ? Hit Sale, Cadence, et Salop(e) of course.
Une réédition est sortie courant novembre, Xtra Cheese, qui à mon sens n’a pas réservé de pépite aussi parfaite que lors du premier jet de l’album. Vraiment dommage. On note quand même que Chula est assez entêtante. Joli coup marketing orchestré juste avant les fête$ de fin d’année alors que toute la France n’a que TT sur les lèvres après une tournée massive de concerts et de fests.
Si vous avez perdu foi en la scène française et que vous n’avez pas encore écouté Thérapie Taxi cette année, j’ai trouvé votre bonne résolution de 2019. You’re welcome.
Lieu de la première écoute : au bureau, à Bruxelles, au milieu de l’interminable hiver belge qui a marqué le début de cette année.
Concerts cette année : 25/04/2018 @ Louvain-la-Neuve, 14/08/2018 & 16/10/2018 @ Bruxelles
2. Tranquility Base Hotel & Casino d’Arctic Monkeys
Attendu comme le messie, cet album a reçu un accueil très mitigé, même de la part des fans les plus fervents. Ma chance à moi, en mai dernier, fut de ne pas faire partie de ces gens là ; de ceux qui ont fantasmé cet album autant qu’ils l’ont attendu. Alors je l’ai pris comme il est venu : un scotch 12 ans d’âge hyper pointu, pas forcément à la portée du premier venu. Et ça s’est vu : Twitter, et même la presse spécialisée, tout le monde s’est déchaîné sur l’opus (oui toutes ces rimes sont voulues). Ils ont questionné le bien-fondé de ce qui a semblé être la dernière blague/lubie d’Alex Turner.
Les foules attendaient un retour du groupe anglais à la I Bet You Look Good On The Dancefloor. Reality check : ce titre, certes culte, a été écrit par des ados prépubères en 2006. Normal donc, que l’on en tombe très – très – loin avec Tranquility Base Hotel & Casino. Dans ce dernier, on quitte l’ado enragé et les riffs de guitare pour un crooner assis au piano d’un jazz club qui nous raconte de façon désabusée ses rêves lunaires et sa frustration envers la technologie – oui, un peu comme ton papy pendant le repas de Noël – Alex Turner étant plutôt hostile à tout ce qui touche aux réseaux sociaux.
Pour être honnête, je fantasmais moi-même sur une suite d’AM (sorti en 2013) qui est l’un de mes albums préférés de tous les temps. Alors qu’en est-il de mon verdict : j’admet que l’album est difficile à appréhender, qu’il n’est pas aussi accessible à l’oreille que AM ou d’autres opus plus orientés pop. Mais c’est un recueil atmosphérique de poésie contemporaine sur les abus de la technologie et son impact sur nos vies et nos relations, ainsi que des tribulations intergalactique qui ont pris vie sous la plume du génie Turner. La musique est fine, on sent l’influence de la composition au piano plutôt qu’à la guitare. Les paroles sont tellement intelligentes qu’il faut les relire mille fois pour les comprendre, dixit le master lui même dans le titre Science Fiction :
So I tried to write a song to make you blush
But I’ve a feeling that the whole thing
May well just end up too clever for its own good
Heureusement pour nous, pas besoin d’en saisir toutes les subtilités pour apprécier la maturité et le génie de l’oeuvre. Les Monkeys ont grandi avec leur temps et avec leur fans. Ils ont su se réinventer avec brio et cet album en est la preuve parfaite. Mes préférées ? Four Out of Five, Star Treatment, The Ultracheese.
Lieu de la première écoute : sous la couette, dans ma chambre immaculée à Tulum au Mexique, avec l’air conditionné à fond.
Concerts cette année : 30/05/2018 @ Paris, 08/07/2018 @ Werchter
3. Brol d’Angèle
Encore un exemple que la pop a encore beaucoup de choses à dire. Et que dire ? La prod est parfaite, pour un premier album qui ne resemble en rien à un premier album.
Angèle est ingénieuse. Même si on évoque souvent ses parents et son frère avant son talent (les Van Laeken sont une grande famille de musiciens belges), c’est bien de ce talent dont il s’agit ; c’est cela rend cet album addictif. Quelques autres adjectifs pour décrire cet opus : osé, entêtant, féministe, réaliste, humble, actuel.
Est-ce qu’Angèle est enfin le signe qu’en 2018 onwards on pourra écouter de la pop qui porte vraiment un message ? Je l’espère. En attendant tout semble sourire à cette badass bruxelloise, la preuve en est : vous qui lisez cet article vous avez probablement déjà entendu un de ses titres. Mes préférées ? Tout oublier feat. Roméo Elvis, Jalousie, La thune.
Lieu de la première écoute : dans le tram 81 direction Montgomery à Bruxelles.
Concert à venir : 25/05/2019 @ Bruxelles
En 2019…
Je souhaite que l’année qui arrive soit musicalement aussi excitante que celle qui se termine. Pour les concerts comme pour les nouvelles sorties. 🙂